Pour un premier titre ?

21/09/2011 15:19

Après avoir accompli la mission olympique, la France vise la première médaille d'or de son histoire face à l'Espagne en finale de l'Eurobasket dimanche à Kaunas (20h00 française).

Après avoir accompli la mission olympique, la France vise la première médaille d'or de son histoire face à l'Espagne en finale de l'Eurobasket dimanche à Kaunas (20h00 française).

C'est un énorme défi qui se présente aux Bleus face à la meilleure équipe d'Europe depuis cinq ans, armée à tous les postes avec les frères Gasol, l'artificier Navarro, Calderon, Fernandez et les autres "ninos de oro" qui écrivent une saga fantastique depuis leur titre européen juniors en 1998.

La bande à Parker, sacrée deux ans plus tard chez les jeunes, rêve d'un destin similaire. Champion du monde en 2006, d'Europe en 2009 et vice-champion olympique en 2008: un tel parcours, la France connaît, mais en handball.

Le basket en revanche est allé de déception en déception depuis l'argent de Sydney en 2000. Une décennie de frustration, seulement éclairée par une médaille de bronze à l'Euro-2005 après avoir battu l'Espagne de trente points.

Au terme d'un tournoi magnifique, où elle battu tout ce qui compte dans le basket européen, la France rêve aujourd'hui de boucler la boucle.

Ce sera difficile et, pour la première fois dans cet Euro, elle aura clairement un statut d'outsider face à une équipe qui a joué quatre des cinq dernières grandes finales et qui allie expérience et talent.

"C'est, souligne le sélectionneur Vincent Collet, la finale la plus dure qui soit contre le meilleur adversaire possible. Il faudra faire le match parfait. Mais c'est aussi un match qui fait rêver. J'espère qu'on va se transcender."

La France y était arrivée l'année dernière au Mondial où elle avait surpris l'Espagne sans Parker ni Noah en ouverture. "Mais il n'y avait pas Pau Gasol sans qui ce n'est pas la même équipe", dit Collet qui, depuis, a encaissé deux lourdes défaites face à la Roja, au début de la préparation cet été à Almeria (77-53) et au deuxième tour de l'Euro à Vilnius (96-69).

Polémique

Cette dernière rencontre, les Français, déjà qualifiés, l'avaient jouée sans Parker ni Noah, déclenchant une belle polémique dans la presse espagnole qui les accusait d'avoir volontairement perdu le match.

"On peut regretter aussi que l'Espagne ait perdu au premier tour contre la Turquie dans des circonstances troubles, sans Pau Gasol", a répondu Collet au tac au tac samedi à un reporter ibère qui l'a relancé sur le sujet.

Pour Collet, "l'important n'était pas de battre l'Espagne dimanche dernier mais de les retrouver ce dimanche". Car cela voulait dire que les Bleus étaient qualifiés pour les JO de Londres, un honneur réservé aux finalistes.

Avoir "booké" l'Eurostar permet aux Bleus de jouer leur finale libérés, alors que l'Espagne aura la pression du tenant du titre et du favori.

Festifs vendredi après la victoire (79-71) sur la Russie, les Bleus se sont vite remobilisés. "C'est retombé assez vite dans les vestiaires. Londres c'est très bien mais là on est à l'Euro", résume le sélectionneur.

"On en veut encore", martèle Tony Parker, plus que jamais convaincu que c'est l'année de la France. "Depuis que je suis arrivé il y a toujours eu un champion d'Europe différent", dit-il. Ca fait même depuis 1997 et la grande Yougoslavie qu'aucune équipe n'a réussi à conserver le titre européen.

La France y croit fort, décidé à écrire l'histoire à rebours, après avoir été éliminé par le futur champion lors des quatre derniers Championnats d'Europe. Sa collection de revanches est déjà belle.

Elle a battu en poules la Lituanie, champion en 2003, en quarts la Grèce, sacrée en 2005, et en demi-finale la Russie, couronnée en 2007. Il est temps aujourd'hui de s'offrir aussi le champion 2009 pour tirer un trait définitif sur le passé et entrer dans l'histoire.